Barack Obama et Aung San Suu Kyi, très complices

March 1, 2020 Off By HotelSalesCareers

Fin juin dernier, Aung San Suu Kyi achevait sa tournée européenne historique de quinze jours en beauté à Paris, où elle avait été célébrée comme une chef d’Etat par le président François Hollande. Depuis mardi, c’est de l’autre côté de l’Atlantique, à Washington, dans le cadre d’une nouvelle visite de deux semaines aux Etats-Unis, qu’elle a posé ses valises. Les honneurs qui lui ont été réservés sont toutefois restés exactement les mêmes.

Aung San Suu Kyi a prouvé une nouvelle fois qu’elle n’était pas surnommée «The Lady» pour rien. Les chefs d’Etat, qu’ils s’appellent François Hollande ou Barack Obama, ou les chanteurs, comme Bono, l’ont bien compris aussi. Arrivée mardi à Washington pour une visite de deux semaines aux Etats-Unis, la chef de file de l’opposition birmane a été accueillie en grande pompe à la Maison blanche par le président Obama. Malgré l’emploi du temps chargé de ce dernier, très occupé à batailler pour sa réélection à la présidentielle, Barack a tenu à témoigner à Aung San Suu Kyi des égards normalement réservés aux chefs d’Etat et de gouvernement.

La présidence a d’abord souhaité rendre la visite de l’opposante birmane la plus intime possible, limitant l’accès des médias à cette rencontre organisée entre les deux lauréats du Prix Nobel de la paix –1991 pour Aung San Suu Kyi, 2009 pour Barack Obama. Ce dernier a ensuite exprimé son admiration pour le courage et le sacrifice personnel de l’opposante birmane en faveur de la démocratie et des droits de l’homme au cours de toutes ces années, selon les déclarations de la Maison blanche à l’issue de l’entretien. Sur toutes les photographies de leur rencontre, le président et la Dame de Rangoon affichent une très jolie complicité.

Puis, lors de la visite au Congrès qui a succédé, Aung San Suu Kyi s’est laissée aller à ses émotions. «C’est un des jours les plus émouvants de ma vie. Etre là face à une chambre sans division, une chambre unie pour accueillir une étrangère venue d’un pays lointain», a-t-elle déclaré. Hillary Clinton, qui était là pour l’accueillir, a su détendre l’ambiance en racontant que lors de son voyage en Birmanie en 2011, le président de la chambre basse du parlement birman lui avait confié apprendre les rudiments du fonctionnement d’une démocratie en regardant la série américaine «The West Wing», d’après les informations de Jean-Stéphane Brosse, correspondant pour le service français du nouvel Observateur.

«Nous pouvons faire mieux que ça, monsieur le président», lui aurait alors répondu la secrétaire d’Etat. Et mieux, cela a été fait depuis, puisque dans la journée, le Trésor décidait de lever les sanctions financières à l’encontre du président birman Thein Sein et du président de la chambre du parlement birman Shwee Mann. Madame Suu Kyi, dont la magie opère décidément partout où elle passe, s’en est immédiatement réjouie.