Alzheimer : une carence en vitamine D augmente le risque de développer la maladie
Deux chercheuses de l’Inserm révèlent qu’une carence en vitamine D augmente considérablement le risque de développer la maladie d’Alzheimer chez les seniors. Ce risque est encore plus important s’il est associé à une alimentation pauvre en "bonnes graisses" et en caroténoïdes antioxydants.
Sommaire
- Un suivi de 17 ans
- Carence en vitamine D : un problème fréquent chez les seniors
- Un risque bien supérieur à celui lié à la génétique
Le manque de
vitamine D a déjà été associé à plusieurs maladies chroniques ou encore à l’apparition d’
ostéoporose. Mais jamais à des troubles neurologiques. Les chercheuses Catherine Féart et Cécilia Samieri ont donc voulu savoir si les concentrations en vitamine D dans le sang pouvaient prédire le risque de
démence.Un suivi de 17 ansPour cela, elles ont réalisé deux études menées sur 10 000 personnes âgées de 65 ans et plus, qui ne souffraient pas de la maladie d’Alzheimer. La cohorte a été suivie de 2000 jusqu’à aujourdhui (le suivi est toujours en cours aujourd ‘hui avec un recul de 17 ans).Les participants ont été soumis à des mesures sanguines régulières qui ont été stockées dans une biobanque. Ils ont également été suivis par des psychologues et des neurologues qui les ont vus à intervalles réguliers. De nombreux tests neuropsychologiques ont été réalisés pour détecter des nouveaux cas de démence, notamment Alzheimer. Les deux chercheuses se sont par ailleurs intéressées aux concentrations en acides gras, caroténoïdes, vitamines E, D et A.Carence en vitamine D : un problème fréquent chez les seniorsElles ont ensuite établi des profils de biomarqueurs de nutriments (combinant la vitamine D avec d’autres marqueurs) associés au risque de survenue de démence à long-terme. Premier constat, le manque de vitamine D est fréquent chez les personnes âgées. Deuxième constat, les personnes avec une carence (25 %) ou une insuffisance (60 %) en vitamine D avaient un risque multiplié par 2 de développer une démence et un risque multiplié par près de 3 de développer une maladie d’Alzheimer par rapport à ceux ayant des concentrations normales en vitamine D.
Un risque bien supérieur à celui lié à la génétiqueLe risque de développer une démence et la maladie d’Alzheimer est multiplié par 4 chez les personnes âgées qui affichent une insuffisance en vitamine D, en caroténoïdes et en acides gras polyinsaturés, aussi appelés “bonnes graisses” (contenues dans le poisson, les noix, les huiles végétales, les fruits et les légumes riches en carotènes). Pour Catherine Féart et Cécilia Samieri, ce sur-risque lié à “cette déficience multiple en nutriments liposolubles apparaît bien supérieur au risque lié à la génétique“.