Les gens aimables et consciencieux se soumettent plus facilement à l'autorité

April 25, 2020 Off By HotelSalesCareers

Les personnes aimables et consciencieuses se soumettent plus facilement à l’autorité tandis que les gens se disant de gauche font preuve d’une moindre obéissance, selon les résultats d’une étude menée par des chercheurs français et américain.

Les personnes aimables et consciencieuses se soumettent plus facilement à l'autorité tandis que les gens se disant de gauche font preuve d'une moindre obéissance, selon les résultats d'une étude menée par des chercheurs français et américain.

Les auteurs de l’étude ont interrogé 66 participants du “jeu de la mort“, un documentaire diffusé en mars 2010 sur France 2, qui avait transposé à l’écran l’expérience menée à Yale par Stanley Milgram en 1963 pour sonder les mécanismes de la soumission aux nazis.Pour ce documentaire, les volontaires avaient été recrutés pour, leur a-t-on dit, tourner l’émission test d’un nouveau divertissement, “La Zone Xtrême“.Le but était de soumettre un candidat – en fait un comédien – à une série de questions. La punition se traduisait par une décharge électrique allant crescendo, de 20 à… 460 volts. A certains moments, le public, également recruté sans avoir été prévenu de l’expérience, exhorte au “châtiment“ pour inciter le questionneur à administrer une décharge.Le faux candidat, invisible aux yeux des questionneurs, exprime sa douleur au fur et à mesure de la gradation du dispositif, d’abord par des cris modérés, puis des hurlements, des supplications demandant de cesser le jeu, avant de ne plus donner signe de vie.80% des questionneurs sont allés jusqu’au bout du jeu malgré la violence des décharges électriques qu’on leur demandait d’infliger au cobaye. Seulement 16 des candidats ont abandonné le jeu.Huit mois plus tard, les participants ont été soumis par téléphone à un test de personnalité validé scientifiquement au niveau international, et présenté comme un sondage d’opinion sans rapport avec l’expérience. Leur orientation politique a aussi été mesurée à cette occasion.Les chercheurs ont montré que l’intensité des décharges électriques administrées par les participants ne variait pas significativement en fonction de leur religion, leur classe sociale, leur sexe ou leur âge.En revanche, les résultats de l’étude ont montré que les participants administrant les chocs électriques les plus élevés étaient aussi ceux qui étaient considérés comme les plus consciencieux et les plus aimables dans le test de personnalité.A l’inverse, les participants se définissant comme le plus à gauche sur l’échiquier politique étaient aussi ceux qui avaient tendance à davantage contrecarrer l’ordre en infligeant des décharges électriques moins fortes.“Le paradoxe, c’est que ce sont des traits de personnalité considérés comme socialement désirables qui conduisent à des comportements socialement indésirables dans les circonstances de l’expérience“, a commenté Laurent Bègue, professeur de psychologie sociale à l’Université Pierre-Mendès-France de Grenoble et coauteur de l’étude.Par ailleurs, l’étude tend à montrer qu’au-delà d’un environnement particulièrement contraignant, les traits de personnalité des participants ont eux aussi de l’importance dans la soumission à l’autorité.AFP/RelaxnewsSource : Personality Predicts Obedience in a Milgram Paradigm- Laurent Bègue – Journal of Personality (Impact Factor: 2.44). 05/2014; DOI:10.1111/jopy.12104 – (

étude accessible en ligne)Photo : ©baki/shutterstock.com