Humidité et chaleur : gare aux moustiques
Ça n’aura échappé à personne, sauf aux chanceux qui ne se font jamais piquer. Les moustiques se régalent cette année. L’invasion est partout, en ville comme à la campagne. Bilan d’un été à moustiques.
Temps pluvieux et chaud, la météo 2013 a été propice à la prolifération des moustiques.
Pluie et chaleur, leur cocktail préféré ! Avec les conditions météo qui se sont abattues sur la France depuis le début de l’année, les
moustiques prolifèrent allègrement. “Le printemps particulièrement pluvieux a entraîné la formation de retenues d’eau qui n’existent pas par temps plus sec“, explique l’entomologiste Delphine Rey, de l’Entente interdépartementale Rhône-Alpes pour la démoustication. Des zones humides qui ont ensuite été soumises à de fortes chaleurs, il n’en fallait pas davantage pour que l’été 2013 soit une année à moustiques.L’ampleur de l’invasion est constatée par les scientifiques, mais il est encore trop tôt dans la saison pour la quantifier. “Nous avons en France un grand nombre d’espèces présentes, une trentaine environ. Certaines prolifèrent dans des creux d’arbres. Avec les pluies très abondantes et continues, les troncs se sont aussi gorgés d’eau. C’est pour cela que nous avons des espèces très nombreuses cette année qui le sont moins les années précédentes.“ Ces espèces sont notamment nombreuses dans les villes, qui peuvent être le reste du temps légèrement épargnées.“Il faut toutefois préciser que le seuil de tolérance de la population est particulièrement bas quant aux
piqûres de moustiques“, souligne notre experte. Certes, ces insectes s’invitent en plus grand nombre à nos soirées estivales, mais leurs piqûres ne sont ni plus douloureuses, ni plus allergisantes comme on peut l’entendre parfois. “Certaines populations, comme les citadins, sont moins souvent confrontés aux moustiques. Ils le sont cette année donc ils ont l’impression que les moustiques sont plus agressifs, ce qui n’est pas le cas“, rassure l’entomologiste.Quid du moustique tigre ?L’amalgame se fait surtout autour du
moustique Tigre, que la population associe à une espèce dangereuse par les réactions dues à ses piqûres. Il n’en est rien. “Cette espèce est surveillée car c’est un vecteur de maladies, contrairement aux moustiques qui vivent normalement sur le sol français“, explique Delphine Rey. “S’il pique une personne atteinte du chikungunya ou de la dengue, il va ingérer le virus qui va migrer dans ses glandes salivaires. Quand il piquera la personne suivante, comme il libère de la salive, il se peut qu’il transmettre la maladie.“Si des cas de
chikungunya et de
dengue ont bien été détectés en France métropolitaine, ils concernent des personnes qui ont contracté le virus lors d’un voyage. “Aucun cas de transmission autochtone n’a été relevé“, comme l’affirme l’entomologiste. Ces deux maladies sont à déclaration obligatoire, il est donc facile de recenser les personnes atteintes.Pour l’heure, le moustique Tigre est installé dans 17 départements, où il fait l’objet d’une importante surveillance.Prévenir et soigner les piqûresQuelle que soit l’espèce, nous ne sommes pas tous logés à la même enseigne quant aux piqûres. “Les femelles moustiques sont les seules qui piquent et elles sont attirées par certaines peau en particulier“, confirme Delphine Rey. “D’un point de vue général, elles sont attirées par les organismes qui rejettent beaucoup de CO2, par des odeurs… Les personnes plus agitées ont donc plus de risque de se faire piquer.“ Mais les femelles des moustiques ont aussi un véritable radar pour détecter les sangs les plus “riches“ : “Elles sont capables de détecter des sangs qui contiennent certaines molécules en grande quantité, comme le
cholestérol par exemple.“
Sang riches ou sangs pauvres, tout le monde est soumis aux mêmes recommandations pour éviter de se faire piquer. Les répulsifs peuvent être efficaces, mais sont à adapter aux conditions extérieures et à l’âge. Pour se prémunir des piqûres en toute sécurité, consultez notre
guide de survie anti-moustique ou les recommandations spécifiques dispensées par l’
Agence régionale de santé dont dépend votre domicile. Chaque agence établit un état des lieux de la présence de moustiques dans son secteur, y compris des moustiques Tigre.Violaine Badie
Sources :
1- Interview de l’entomologiste Delphine Rey, Entente interdépartementale Rhône-Alpes pour la démoustication, le 6 août 2013µ
2- Ministère de la santé : “Moustiques, vecteurs de maladies“ (
dossier consultable en ligne)Click Here: cheap Cowboys jersey