Cancer du sein et gros bras : vers une alternative pour certaines patientes ?
Pour éviter que les cellules du cancer ne puissent se propager au reste de l’organisme, on procède parfois en plus de l’ablation de la tumeur à celle de tous les ganglions lymphatiques au niveau de l’aisselle. Cette technique peut entraîner un gonflement du bras qui s’avère handicapant pour les patientes. Selon une étude européenne présentée lors du congrès américain Asco 2012, une radiothérapie axillaire pourrait avoir la même efficacité en causant moins d’effets secondaires. Des résultats à réserver pour l’instant à des cancers du sein pris en charge très précocement.
Après une chirurgie du cancer du sein, certaines femmes souffrent de lymphoedème ou “gros bras“, un effet secondaire handicapant au quotidien.
Cancer du sein et gros bras : un effet secondaire très handicapantLes cellules cancéreuses peuvent se propager dans l’organisme par différents systèmes. L’un d’eux est le
système lymphatique. Lors de ce trajet, les cellules transitent via les ganglions lymphatiques. Pour s’en assurer, on enlève le ou les premiers ganglion(s) de l’aisselle le(s) plus proche(s) de la tumeur en vue de vérifier, par analyse anatomopathologique, s’ils contiennent ou non des cellules cancéreuses. Si le ganglion sentinelle contient des cellules cancéreuses (ganglion positif), un curage ganglionnaire total (l’ablation chirurgicale de tous les ganglions lymphatiques axillaires) est alors nécessaire. Il est réalisé au cours de la même intervention si l’analyse du ganglion sentinelle a été réalisée en extemporané. Sinon, il est réalisé au cours d’une intervention programmée ultérieurement.Des milliers de femmes subissent chaque année de telles opérations pour prévenir une récidive de cancer. Mais ce traitement a des effets secondaires gênants, le plus connu est le
lymphœdème ou “gros bras“ (gonflement douloureux du bras qui peut limiter les mouvements de l’épaule). Une équipe européenne a voulu comparer l’efficacité d’une radiothérapie axillaire (irradiation des ganglions axillaires) à un curage axillaire.Radiothérapie axillaire ou curage axillaire ?Pour cela, 4 806 femmes atteintes d’un cancer du sein de stade précoce (moins de 5 cm, sans ganglions palpable) ont participé à l’étude. Parmi celles qui avaient un ganglion positif, 744 ont eu un curage axillaire et 681 une radiothérapie axillaire. Ces femmes ont été suivies en moyenne pendant plus de 6 ans. Résultats : Les taux de récidive du cancer du sein sur 5 ans dans les ganglions axillaires étaient très faibles (0,54 % après curage axillaire et 1,03 % après radiothérapie). Il n’y avait pas de différences significatives concernant la survie globale à 5 ans (respectivement 92,5 à 93,3 %) et les taux de survie sans maladie (de 82,6 à 86,9 %).En revanche, les auteurs ont noté de très importantes différences concernant le nombre de femmes atteintes de lymphœdème. Dans la première année, 40 % des patientes après curage axillaire en étaient victimes, contre 22 % pour les femmes traitées par radiothérapie. Bien que le nombre de patientes atteintes de cet effet secondaire ait diminué lors des années suivantes, la tendance s’est poursuivie : à 5 ans, la proportion était de 28 % après curage axillaire contre 14 % après radiothérapie axillaire.Une alternative réservée à certaines patientesChez ces patientes atteintes de cancer du sein à un stade précoce, ces résultats suggèrent que la radiothérapie axillaire représente une bonne alternative au curage axillaire, en réduisant le risque de “gros bras“ sans avoir un effet péjoratif sur le pronostic. “Je suis sûr que ces résultats conduiront de nombreux médecins à repenser leur stratégie pour traiter les patientes qui ont une ganglion sentinelle positif. Le lymphœdème est une préoccupation majeure pour les patientes et un effet secondaire qui peut affecter indéfiniment leur qualité de vie “ a déclaré le Pr J. Emiel Rutgers de l’Institut du Cancer des Pays-Bas, principal auteur de l’étude.“Alors que l’utilité même du curage axillaire reste l’objet de controverse, cet essai présente une option non-chirurgicale pour certaines patientes capable de réduire le risque de récidive et de lymphœdème, une condition qui est trop fréquente et profondément handicapante pour nos patientes“ déclare le Pr Andrew Seidman du Memorial Sloan-Kettering Cancer Center. David Bême Source : Radiotherapy or surgery of the axilla after a positive sentinel node in breast cancer patients: Final analysis of the EORTC AMAROS trial (10981/22023). – J Clin Oncol 31, 2013 (suppl; abstr LBA1001) (
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