Identification de gènes impliqués dans le vieillissement du cerveau

Une étude internationale à laquelle ont participé des chercheurs français de l’Inserm et du CNRS a permis d’identifier des mutations génétiques associées à la réduction du volume de l’hippocampe, un phénomène associé au vieillissement du cerveau et qui s’accélère dans la maladie d’Alzheimer.

Des chercheurs ont identifié des modifications génétiques associées à un rétrécissement de l'hippocampe, une manifestation connue de la maladie d'Alzheimer.

L’hippocampe est une structure cérébrale qui joue un rôle essentiel dans le processus de mémorisation. On sait qu’avec l’âge, la mémoire devient moins performante et que l’atrophie de l’hippocampe est à l’origine de cette moindre capacité. On sait également que ce phénomène est particulièrement aigu chez les patients atteints de la

maladie d’Alzheimer, qui souffrent en plus de troubles de l’orientation.Partout dans le monde, les chercheurs travaillent intensément à l’identification de caractéristiques génétiques associées à un risque accru de développer la maladie d’Alzheimer, qui peuvent être mesurées chez tout le monde, souvent 10 à 20 ans avant la manifestation clinique de la maladie. Ces caractéristiques sont désignées sous le terme d’endophénotypes, et le volume de l’hippocampe est l’un d’entre eux.Dans l’étude internationale menée par une équipe de l’Université de Boston, et pilotée en France par Christophe Tzourio (neuroépidémiologie, Inserm U708 – Université de Bordeaux), des chercheurs ont, à l’aide d’IRM, mesuré le volume de l’hippocampe de 9 232 personnes âgées de 56 à 84 ans, avec ou sans démences selon les pays participants, et examiné leur génome à la recherche d’une association éventuelle entre certaines mutations et la diminution du volume de l’hippocampe. Ils ont ainsi identifié plusieurs régions chromosomiques et plusieurs gènes présents sur ou à proximité de ces régions qui seraient liés au volume de cette zone cérébrale.“Dix-huit mutations situées sur des régions différentes du chromosome 12 sont de manière significative associées à une réduction du volume de l’hippocampe. Les associations restantes ont inclus une mutation sur le chromosome 2. Enfin, une dernière mutation sur le chromosome 9 a été, quant à elle, associée à une réduction de l’hippocampe dans un troisième échantillon plus jeune“, peut-on lire dans le communiqué commun de l’Inserm, du CNRS et de CEA.Les chercheurs ont calculé que si l’un de ces gènes est altéré, l’hippocampe aura la taille de celui d’une personne âgée d’environ 5 ans de plus. Certains gènes pourraient agir sur la mort cellulaire programmée (apoptose), le développement du cerveau et la migration des neurones au cours de celui-ci, ainsi que sur le stress oxydatif, suggèrent les auteurs. Ces derniers ont également découvert que certains gènes jouent un rôle dans l’ubiquitination, un processus utilisé pour remplacer les protéines endommagées, tandis que d’autres codent des enzymes impliquées dans le diabète.Pour Christophe Tzourio, “cette étude marque un tournant majeur car elle confirme que des facteurs génétiques sont associés à une structure cérébrale, l’hippocampe, impliquée dans les démences et d’une façon beaucoup plus générale dans le vieillissement cérébral“.Les chercheurs vont désormais s’attacher à mieux comprendre comment ces mutations génétiques s’inscrivent dans le schéma général de la maladie d’Alzheimer.Amélie PelletierSources“Vieillissement du cerveau : des modifications génétiques identifiées“, communiqué de presse de l’Inserm, du CNRS et du CEA.“Identification of common variants associated with human hippocampal and intracranial volumes“, Nature Genetics, edition en ligne accélérée (accès gratuit au

1er paragraphe).Click Here: Cheap Chiefs Rugby Jersey 2019