Accouchement : manger un repas léger faciliterait le travail
D’après une récente étude de chercheurs canadiens de la Memorial University, et contrairement à ce qui est actuellement préconisé par les médecins, la prise d’un repas léger pourrait réduire les douleurs chez les femmes qui ont commencé le travail.
Après avoir passé en revue 385 études publiées depuis 1990, des chercheurs canadiens en ont conclu que le fait de déconseiller l’ingestion de nourriture et de liquides pendant l’accouchement n’a plus aucun intérêt aujourd’hui.
Le risque d’aspiration de substances par les poumons est très faibleActuellement, les médecins déconseillent aux femmes parturientes de boire et de manger, pour éviter le risque que les substances absorbées ne passent dans les poumons et ne gênent le bon déroulement de l’
accouchement.
Mais une récente étude présentée lors du Congrès annuel des anesthésistes a démontré qu’en réalité, les récents progrès de la médecine en matière d’anesthésie avaient considérablement diminué ce risque. En effet, selon les chercheurs, l’abandon du masque d’anesthésie (déposé sur le nez et la bouche) au profit de la péridurale a permis de réduire le risque de passage de substances dans les poumons.
L’étude rapporte que le risque d’aspiration de substances par les poumons est extrêmement rare : aux Etats-Unis, un seul cas a été détecté entre 2005 et 2013.Un accouchement demande autant d’énergie qu’un marathonAprès avoir passé en revue 385 études publiées depuis 1990, les chercheurs canadiens en ont conclu que le fait de déconseiller l’ingestion de nourriture et de liquides pendant l’accouchement n’a plus aucun intérêt aujourd’hui.Les auteurs de l’étude ont découvert que manger un repas léger avant l’accouchement permettait notamment de diminuer en partie les douleurs dues à l’accouchement et les
contractions utérines, et d’accélérer ainsi légèrement le processus.Les calories consommées permettraient en outre à la femme de tenir, en limitant les risques pour elle-même ainsi que pour le fœtus. En effet, l’énergie brûlée lors d’un accouchement est comparable à celle nécessaire lors d’un marathon.Prévenir un déficit calorique“Plutôt que d’interdire le moindre repas pendant l’accouchement, les anesthésistes et les médecins obstétriciens devraient se concerter pour aborder la question en fonction de chaque patiente“, explique Christopher Harty, co-auteur de l’étude. “Manger léger pendant l’accouchement peut prévenir une déficit calorique et donner de l’énergie à la patiente pendant le travail“, a-t-il ajouté.Des experts ont toutefois tenu à préciser que cette nouvelle “recommandation“ ne concernait que les femmes qui présentaient un faible risque d’aspiration.Annabelle Iglesias avec AFP/RelaxnewsSource : A Review of Fasting and the Risk of Aspiration in Labour, Christopher Harty and al, Memorial University, octobre 2015, (
abstract disponible en ligne)