Cancer du poumon : un dépistage précoce par une simple prise de sang

April 20, 2020 Off By HotelSalesCareers

Fin 2014, l’équipe du Pr Paul Hofman du CHU de Nice, annonçait avoir pu diagnostiquer très précocement des cancers du poumon grâce à un simple test sanguin. Combiné à un scanner low dose, cette technique a permis un traitement ultra-précoce et donc plus efficace de ces tumeurs chez quelques patients. Aujourd’hui, une étude à grande échelle va devoir valider cette stratégie qui pourrait bouleverser la prise en charge de ce cancer parmi les plus meurtriers.

Associer scanner thoracique et un nouveau test sanguin pourrait permettre de détecter et traiter très précocement le cancer du poumon.

Le scanner low-dose est aujourd’hui le meilleur moyen de détecter précocement un cancer du poumon, mais bien que cette technique ait démontré son utilité (réduction de 20% de la mortalité chez des patients à risque), elle induit de nombreux “faux positifs“ : des anomalies qui après des examens invasifs se révèlent bénignes et non cancéreuses. Une limite qui fait qu’aujourd’hui, aucun pays n’a mis en place un tel dépistage. D’où l’idée de pouvoir associer le scanner à un autre moyen de détection précoce comme la recherche de cellules tumorales circulantes (CTC).Le principe du dépistage basé sur des cellules cancéreuses circulantesLes tumeurs invasives larguent dans le sang des cellules cancéreuses dès les premières étapes de leur formation, alors qu’elles ne sont pas détectables par imagerie. Si on arrive à détecter ces cellules “sentinelle“, on pourrait détecter, et donc traiter très précocement ces cancers. Mais une telle possibilité se heurte jusqu’alors à des freins techniques, car ces cellules sont très rares dans le sang, très hétérogènes, très fragiles, et difficiles à extraire sans biais ni perte.Un défi que relève un test de cytopathologie sanguine issu de la recherche française, appelé ISET (Isolation by SizE of Tumor cells) et développé par la compagnie Rarecells Diagnostics (spin off de l’INSERM, Université Paris Descartes et AP-HP), qui isole du sang tout type de cellules tumorales sans perte et en les laissant intactes, ce qui permet de bien les caractériser. Les applications d’une telle

biopsie liquide vont au-delà du diagnostic (pour en savoir plus, découvrez notre article “

Cancer : une prise de sang aussi efficace qu’une biopsie ?“).Pour le cancer du poumon, l’enjeu est énorme tant la précocité du traitement a un impact sur le pronostic. Selon l’American Cancer Society (ACS), la survie de ces patients à un an est de 44% et à 5 ans est de seulement 16%. Seulement 15% de ces cancers sont actuellement diagnostiqués à un stade de maladie localisée.Démonstration de la faisabilité d’un diagnostic précoce sur 245 patientsEn

octobre 2014, l’équipe du Pr Hofman suit 245 sujets sans cancer (y compris 168 patients à risque car atteints de BPCO). Tous sont testés chaque année par le test ISET et un CT-scan à basse dose. Des cellules tumorales circulantes ont été identifiées chez 5 patients (3 %), alors que le CT-scan ne détectait rien. Un nodule est devenu détectable par imagerie, chez les 5 patients, de 1 à 4 ans après la détection des cellules cancéreuses circulantes par ISET. Les 5 patients ont été immédiatement opérés et l’analyse du nodule a confirmé le diagnostic de cancer du poumon. Le suivi d’un an minimum après chirurgie n’a montré aucun signe de récidive chez les 5 patients.La combinaison de la recherche des cellules circulantes et du scanner low dose a permis une intervention très rapide et potentiellement un meilleur pronostic pour les patients. C’est ce concept que le CHU de Nice veut aujourd’hui valider à grande échelle.Le projet AIR pourrait changer la prise en charge du cancer du poumonLe projet AIR prévoit d’évaluer cette stratégie (scanner low dose réalisé trois années de suite avec à chaque fois une recherche des CTC par prise de sang) sur 600 patients à risque (plus de 55 ans, fumeurs ou ex-fumeurs avec au moins 1 paquet/J pendant 30 ans ou 2 paquets/j pendant 15 ans) souffrant d’une BPCO. Ayant reçu l’approbation des autorités de santé et récolter les fonds permettant un essai multicentrique, cette étude débutera dans les Alpes maritimes fin 2015 et sera étendue à 14 centres français en 2016. Les résultats ne sont pas attendus avant 2019.Le site

projet-air.org permet aux personnes intéressées et aux médecins d’obtenir toutes les informations nécessaires et notamment de savoir s’ils sont vraiment concernés par ce dépistage du cancer du poumon. Si les résultats préliminaires sont validés, cela pourrait jouer un rôle clé dans la précocité de l’intervention chirurgicale et donc dans la guérison du cancer du poumon. Une telle stratégie prédictive, personnalisée et non invasive pourrait réellement changer la prise en charge de ce cancer très meurtrier, ouvrant la voie à un dépistage ultra-précoce chez les sujets à risque.David BêmeSources :

“Sentinel” Circulating Tumor Cells Allow Early Diagnosis of Lung Cancer in Patients with Chronic Obstructive Pulmonary Disease, Paul Hofman and al, 31 octobre 2014, Plos One.Dépistage précoce du cancer du poumon par scanner thoracique associé à la recherche de cellule tumorales circulantes – Communiqué du CHU de NiceReduced Lung-Cancer Mortality with Low-Dose Computed Tomographic Screening – The National Lung Screening Trial Research Team – N Engl J Med 2011; 365:395-409 (

étude accessible en ligne)Click Here: cheap INTERNATIONAL jersey