Cannes 2013 : Le triomphe d’Adèle, Abdel et Léa !

February 13, 2020 Off By HotelSalesCareers

Le jury présidé par Steven Spielberg s’est mis au diapason des festivaliers en décernant la Palme d’or 2013 au film d’Abdellatif Kechiche, qui a suscité un engouement sans équivalent cette année.

 

Pour une première, c’est un triomphe : Abdellatif Kechiche, déjà multi-césarisé, n’avait jamais connu les honneurs de la compétition cannoise avant cette 66ème édition. Avec La Vie d’Adèle, il remporte une Palme d’or coup de coeur, qui avait conquis la Croisette bien avant la cérémonie de clôture. Une récompense remise par un président hors norme au réalisateur ET à ses deux actrices, Léa Seydoux et Adèle Exarchopoulos, cinq ans après la dernière Palme d’or française en date, Entre les murs. A défaut de pouvoir aussi récompenser individuellement les actrices – en raison des règles de non cumul – le jury de Steven Spielberg les a ainsi associées à la victoire de leur réalisateur, allant plus loin encore que Nanni Moretti ne l’avait fait pour le duo d’Amour l’an passé. Il salue au passage un film mettant en scène une passion amoureuse brûlante entre les deux jeunes femmes, sans rien dissimuler de leur relation charnelle (et alors que les opposants au mariage pour tous poursuivent leurs protestations).

 

Bérénice Bejo dans Le Passé – © Memento Films Distribution

 

Côté français on peut aussi se réjouir – deux ans après Jean Dujardin –  du Prix d’interprétation féminine remis à Bérénice Bejo pour Le Passé d’Asghar Farhadi, même si la joie de l’actrice ne suffira probablement pas à effacer complètement une réelle déception, pour un film qui figurait parmi les candidats à la Palme. Avec la présence dans la salle de l’équipe de La Vie d’Adèle et la règle de non cumul, ils étaient nombreux à avoir compris que la récompense décernée à l’actrice du Passé ouvrait, de fait, une voie royale au film de Kechiche – et ce, en dépit des polémiques de ces derniers jours autour des méthodes employées par le cinéaste. Pas de Palme après l’Ours d’or d’Une Séparation pour le réalisateur iranien, donc, mais Bérénice Bejo rejoint sur les tablettes cannoises son partenaire de The Artist, sacré meilleur interprète masculin en 2011.

 

Oscar Isaac dans Inside Llewyn Davis – © StudioCanal

 

Autre grand favori de la sélection, Inside Llewyn Davis des frères Ethan Coen repart avec le Grand Prix, remis à Oscar Isaac en l’absence du tandem. Joel et Ethan Coen ne feront donc pas cette année leur entrée dans le club des double palmés, ni dans celui encore plus sélect des frangins-réalisateurs-double-palmés (constitué des seuls Dardenne), mais leur film entame en fanfare une carrière qui devrait s’achever aux prochains Oscars, et propulser son acteur principal sur le devant de la scène hollywoodienne. Là encore, les plus cocardiers pourront se réjouir puisque c’est Studiocanal qui a produit le film.

 

Bruce Dern dans Nebraska – © Diaphana Distribution

 

Côté acteurs, si Oscar Isaac, perdant magnifique de Llewyn Davis, n’aurait pas volé la récompense, il doit cependant s’incliner devant son aîné Bruce Dern, 76 ans, lauréat du Prix d’interprétation masculine pour Nebraska d’Alexander Payne, venu chercher la récompense en l’absence du papa de Laura. Point de Michael Douglas donc, mais un splendide vétéran du cinéma US de retour en pleine lumière, dans un film qui avait tout pour émouvoir le président Steven Spielberg.

La France et les USA se taillent la part du lion, même si l’Asie emporte pas moins de quatre prix, avec la Palme d’or du court métrage (Safe, du Coréen Byoung-gon Moon), la Caméra d’or (Ilo Ilo, du Singapourien Anthony Chen), le Prix du scénario (A Touch of Sin, de Jia Zhangke) et le Prix du Jury (Tel père, tel fils, de Hirokazu Koreeda). Jia Zhangke et Koreeda, à défaut de remporter la Palme, sont ainsi honorés pour des films qui ont marqué la compétition et faisaient avant la clôture figure de sérieux outsiders. Seule relative surprise du palmarès, le Mexicain Amat Escalante nous refait le coup de son producteur Carlos Reygadas l’an dernier : il repart comme celui-ci avec le Prix de la Mise en scène pour Heli, un film qui a, comme Post Tenebras Lux, largement divisé la critique. Côtés déçus enfin, Paolo Sorrentino, Steven Soderbergh ou James Gray passent à la trappe, en dépit de rumeurs (plus ou moins) favorables.

 

Découvrez un extrait de La vie d’Adèle

La Vie d’Adèle

 

A.G

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