Diabète : de l'annonce à l'éducation thérapeutique
Comment est vécue l’annonce du diagnostic ? Les patients sont-ils suffisamment informés sur leur maladie ?… Chef du service de diabétologie au CHU de Grenoble, le Pr. Halimi nous présente l’état actuel des connaissances des patients et les pistes d’amélioration.
Combien de personnes sont touchées par le diabète ?Pr. Halimi : Le diabète en France, c’est actuellement autour de 2,3 à 2,6 millions personnes, probablement pas loin de 3 millions avec les patients qui sont ignorés. En fait, il y a une nette prédominance de ce qu’on appelle le diabète de type 2, le diabète qui est surtout fréquent chez les patients avec une hérédité diabétique et avec des facteurs d’hygiène de vie qui augmentent le risque de voir ce diabète apparaître mais que chez des gens prédisposés, c’est-à-dire dans des familles diabétiques. Cela représente 90 % de la population des diabétiques. Comment se passe l’annonce du diagnostic ? *
Pr. Halimi : C’est une annonce qui est faite dans de mauvaises conditions, c’est-à-dire que le patient est d’abord et avant tout rendu très anxieux par ce diagnostic et très souvent, un petit peu désoeuvré par rapport à ça…
Donc cette consultation d’annonce, à notre avis devrait être travaillée, peut-être plus souvent faites avec les spécialistes du diabète. Et puis apprendre aux médecins généralistes à travailler sur cette annonce, car ce n’est pas une petite chose. C’est un peu un coup de tonnerre dans l’esprit des patients quelle que soit la forme de diabète. Les patients sont-ils suffisamment informés ?
Pr. Halimi : On peut dire que les patients ont un certain nombre de connaissances sur la maladie qui sont assez exactes pour ce qui concerne la façon dont les choses sont arrivées, l’hérédité, le fait d’avoir pris du poids ; donc des facteurs qui ont favorisé l’apparition du diabète.
En revanche sur la gestion de leur maladie, ils sont quand même demandeur de beaucoup plus d’information. On s’aperçoit que les patients ne sont pas suffisamment informés, ils ne savent pas finalement ce qu’il faut manger réellement, comment… Ils ne savent pas par exemple que l’activité physique est un facteur déterminant du traitement ; ils ne comprennent pas pourquoi le traitement doit parfois s’enrichir de nouveaux médicaments. Donc en fait, on peut parler d’un manque d’éducation thérapeutique ou d’information minimum. Comment améliorer cette information ?
Pr. Halimi : C’est un travail où les équipes éducatives, les médecins traitants et les patients entre eux sont capables de se donner des moyens entre eux, ceux qui ont trouvé des solutions, des trucs si je puis dire. On l’a fait beaucoup sur des focus groupe sur des patients entre eux, qui souvent s’entraidaient en disant “Moi, pour ne pas oublier telle chose je fais ainsi“, “Moi pour me motiver pour l’activité, ou pour la cuisine etc. ». Au-delà de l’éducation thérapeutique que peuvent apporter les équipes soignantes bien formées, à l’écoute, compétentes, on a cette dimension de ce que peuvent s’apporter les patients entre eux…
* Selon les résultats de l’étude Diabasis 2008 réalisée par Novartis en partenariat avec l’Alfediam auprès de 12 000 personnes de plus de 45 ans et de 6 988 conjoints – Avril 2008
Propos recueillis par Alain Sousa et Florence Lemaire, avril 2008Click Here: camiseta seleccion argentina