Laura Smet: les secrets de sa métamorphose
Svelte, souriante et pleine de projets… Hier repliée sur l’ombre d’elle-même, la comédienne est revenue à la vie et à la lumière. Une renaissance physique et spirituelle pour laquelle elle s’est appliquée…
« Quand j’étais malheureux, je dormais, je rêvais mais les gens n’aiment pas qu’on rêve. Alors, ils vous cognent dessus histoire de vous réveiller un peu. Heureusement, j’avais le sommeil plus dur que leurs coups et je leur échappais en dormant. Oui, je rêvais, j’espérais, j’attendais. » La phrase est tirée du film Les enfants du paradis, chef-d’œuvre de Marcel Carné auquel la Cinémathèque française consacre une exposition. Et l’on devine aisément sa résonance chez Laura Smet, qui escortait sa mère, Nathalie Baye, à l’inauguration de ce rendez-vous culturel parisien, dimanche 21 octobre. Ses nuits ne ressemblent plus à des buvards imbibés d’idées noires. Ses journées ne commencent plus par des black-out et les dealers de spleen sont désormais des numéros inconnus.
Oui, pour Laura, le cauchemar paraît terminé. Le réveil a eu lieu il y a un peu plus de cinq mois. La mue semble aujourd’hui achevée. Très amincie, tantôt femme fatale plaquant ses cheveux en arrière, tantôt femme-enfant ensevelie sous une cascade de boucles blondes, la môme Smet s’amuse au quotidien des rôles que la vie permet encore aux filles de vingt-huit ans, comme elle l’a fait sur un shooting pour le magazine Elle à la mi-octobre. Une leçon d’actrice mais aussi de femme à l’attention du cinéma et des médias qui l’ont trop longtemps enfermée dans le registre dramatique. Comme son idole Marilyn Monroe, dont elle collectionne les citations, Laura sait que « les femmes ont à leur disposition deux armes terribles : les fards et les larmes. Heureusement pour les hommes, elles ne peuvent pas s’en servir en même temps. »
Les larmes ont séché, alors faisons envie maintenant ! Depuis septembre, Laura s’y attelle, foulant le tapis rouge de la Cité du cinéma de Luc Besson, applaudissant les défilés Dior ou Lanvin, intarissable sur le disque ElleSonParis auquel elle a prêté sa voix ou émerveillée par les charmes du St. Regis Mauritius Resort présenté devant le showbusiness parisien. Discrètement accompagnée à ce cocktail par Jean-Claude Sindres, compositeur de musique électro qui fait battre son cœur depuis mai dernier et poussait la galanterie ce soir-là jusqu’à tenir son sac pendant qu’elle posait devant les photographes et les caméras, elle redéfinissait néanmoins ses priorités : « Avec ce temps à Paris, j’ai envie de partir en vacances avec mon amoureux ! »
Adoubé par Johnny Hallyday, qu’il a rencontré en premier pour parler musique à Los Angeles, en mars dernier, mais aussi Nathalie Baye, très soucieuse des fréquentations de leur si fragile Laura, JC, force tranquille et peu mondaine en dépit de son métier, a, de toute évidence, aidé la jeune femme à rassembler les pièces de sa vie éclatée comme un puzzle par sa double filiation, le succès précoce (avec Les corps impatients, en 2002) et une histoire d’amour toxique avec l’écrivain Frédéric Beigbeder (de 2004 à 2006). Fils d’Anna Carlota, propriétaire de plusieurs instituts de beauté prisés du tout-Paris, le nouvel homme de Laura l’encourage à se réconcilier avec son corps. Trop longtemps désincarnée, comme étrangère à elle-même, spectatrice affligée de ses errances, la comédienne pousse régulièrement la porte de Miss Carlota, établissement de belle-maman, qui a récemment ouvert dans le quartier de Saint-Germain-des-prés, pour quelques soins. Convertie au bio, elle a fait de l’enseigne Naturalia son épicerie favorite. Une nouvelle hygiène alimentaire doublée d’une véritable remise en forme physique.
Passionnée d’équitation depuis l’adolescence, Laura a remis le pied à l’étrier. Régulièrement, elle foule les allées du jardin du Luxembourg, quand elle ne plie pas sa silhouette retrouvée aux rudiments du Pilates et du yoga. Travailler le souffle et l’endurance est presque devenu une philosophie de vie pour la jeune femme qu’un rien enflammait. Résolue aux changements, elle vient même d’entreprendre des travaux de bricolage dans son appartement du Quartier latin, sous l’œil de Chaplin, sa chienne adorée. Bref, Laura est dans la reconstruction. Non sans avoir travaillé les bases, avec l’aide de son homme, animé par l’esprit de famille… Si la fille de Johnny s’est agacée qu’on la questionne d’entrée de jeu sur son père, lors d’une journée de promotion pour le disque ElleSonParis, ses rapports avec ses parents se sont pacifiés. Tentée par une rupture radicale en début d’année, afin de se prouver qu’elle pouvait exister en dehors de leur ombre écrasante, Laura revient dîner chez l’une, comme elle s’enthousiasme du retour sur scène de l’autre.
Sur son compte twitter, elle ressort les photos d’enfance avec « (s)on père lovvvvvv » et « (s)a mère la beauté », comme elle dévoile les esquisses de son grand-père maternel, Claude Baye, alias « papouche », « qui (la) regarde du ciel ». Elle n’oublie pas non plus Camille, son amie d’enfance, sa « sœur ». Son passé, pas si simple, ne lui semble plus si imparfait. Oui, Laura a souffert de la séparation de ses parents, déchirée entre le culte de la discrétion de maman et la fureur de vivre de papa. Mais à l’approche de ses trente ans (elle fêtera son vingt-neuvième anniversaire le 15 novembre prochain), Laura a manifestement pardonné et préfère se souvenir des jours heureux. Ils ne furent pas si rares, après tout. Tout comme ses désirs aujourd’hui, de la musique, « mais pas avec (s)a famille », à la comédie, après avoir tourné La bête curieuse et Les âmes de papier, comme elle l’a récemment confié au micro de RTL. « Je suis égoïste, impatiente et peu sûre de moi. Je fais des erreurs, je suis hors de contrôle et parfois difficile à gérer. Mais si vous ne pouvez pas me supporter pour le pire, vous ne me méritez pas pour le meilleur », disait Marilyn. Nous sommes prêts pour le meilleur, Laura…