Le mycophénolate, un antirejet trop prescrit pendant la grossesse malgré ses risques
Une étude de l’ANSM montre que l’utilisation du mycophénolate, prescrit notamment pour prévenir le risque de rejet après une greffe d’organe, est en “augmentation constante” chez les femmes en âge de procréer et persiste chez les femmes enceintes, malgré les risques avérés de malformations congénitales.
Sommaire
- Des malformations chez 12% des nouveau-nés
- L’utilisation de mycophénolate en hausse de 44% chez les femmes en âge de procréer
- Rappel des conditions de prescription et de délivrance
Certains médicaments sont contre-indiqués pendant la grossesse ou chez les femmes susceptibles de procréer en raison de leurs risques de malformations congénitales. C’est le cas du
mycophénolate, un immunosuppresseur utilisé pour éviter le
rejet de greffe et pour traiter certaines maladies auto-immunes. Pourtant, une étude épidémiologique menée par l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) révèle que son utilisation est encore trop fréquente chez les femmes enceintes et les femmes en âge d’avoir un enfant.Des malformations chez 12% des nouveau-nésEntre 2010 et 2017, “383 grossesses pour lesquelles au moins un remboursement de mycophénolate a eu lieu dans les 3 mois précédant et/ou pendant la grossesse” ont été identifiées. Parmi elles, 41% ont été interrompues, volontairement ou médicalement. 12% des nouveau-nés exposés in utero ont reçu un diagnostic de malformation à la naissance.L’utilisation de mycophénolate en hausse de 44% chez les femmes en âge de procréerDurant la période étudiée, 17 726 femmes en âge de procréer (13-49 ans) ont eu au moins une dispensation de mycophénolate. “L’utilisation du mycophénolate par ces femmes n’a cessé d’augmenter entre 2010 et 2017”, alerte l’ANSM, avec une hausse de 44% enregistrée.En revanche, “les résultats ont mis en évidence une baisse importante de l’utilisation de ce médicament en période pré et péri-conceptionnelle” : le mycophénolate était le plus souvent remplacé par
l’azathioprine, ou interrompu chez les femmes sans antécédent de greffe d’organe.Rappel des conditions de prescription et de délivranceL’ANSM rappelle que “les conditions et recommandations d’utilisation du mycophénolate doivent être strictement respectées” : “le mycophénolate est contre-indiqué chez les femmes enceintes et chez les femmes susceptibles de procréer n’utilisant pas de méthode contraceptive efficace et adaptée, sauf en l’absence d’alternative thérapeutique appropriée, pour prévenir le rejet de greffe ou traiter la pathologie”.L’agence insiste également sur le fait “qu’aucune interruption de traitement par mycophénolate ou par tout autre immunosuppresseur ne doit être décidée sans avis médical, même en cas de suspicion ou de découverte de grossesse”.Click Here: camiseta river plate