Maladie d'Alzheimer : un des défis de demain

May 14, 2020 Off By HotelSalesCareers

Grande cause nationale en 2007, la maladie d’Alzheimer touche, avec les troubles apparentés, 850 000 personnes en France. 225 000 nouveaux cas sont recensés tous les ans. Lors du Salon Forme et santé, le Dr Marie Sarrazin, neurologue à la Pitié-Salpêtrière fait le point sur cette maladie et les perspectives de traitements.
Quels sont les enjeux de la maladie d’Alzheimer ? Comment peut-on la diagnostiquer ? Quels sont les traitements et les voies de recherche ?… Le Dr Sarrazin neurologue à la Pitié-Salpêtrière fait le point.Alzheimer : un fléau en expansion

Une projection de la population de l’INSEE fait passer la population des plus de 65 % à 21 % en 2020 et 28 % en 2040. En tenant compte du vieillissement de la population, la maladie d’Alzheimer pourrait augmenter de plus de 50 % d’ici 2020, représentant ainsi 1 300 000 de personnes atteintes, passant à 2 100 000 en 2040.
Cette maladie neurodégénérative affecte la mémoire et le raisonnement. Troubles de la mémoire, du langage et du comportement s’accompagnent ainsi de difficultés à effectuer des gestes complexes. “Ces symptômes sont souvent, au début, attribués à tort à un vieillissement normal alors qu’ils indiquent la présence de lésions confirmées du cerveau. C’est pourquoi un diagnostic précoce est essentiel pour freiner la perte d’autonomie“ précise le Dr Marie Sarrazin, neurologue à la Pitié-Salpêtrière. La maladie d’Alzheimer ne commence pas avec le diagnostic. “La maladie d’Alzheimer s’est déjà manifestée par l’apparition de symptômes qui restent difficiles à vivre pour le malade et son entourage qui ne parviennent pas à mettre un nom sur les troubles ressentis : pertes de mémoire, difficulté d’orientation et même oubli des oublis (ce qui conduit souvent le malade à ignorer sa maladie)“ poursuit le Dr Sarrazin.
Résultat : il se passe généralement 24 mois entre les premiers symptômes repérés par les proches et le diagnostic (contre 10 mois en Allemagne et 14 mois en Italie). Un délai qui ressemble souvent à une éternité pour le patient mais également ses proches…
Diagnostiquer le plus tôt possible
Aujourd’hui, le diagnostic repose sur des tests de mémoire et un bilan biologique (principalement pour écarter les autres causes possibles de ces troubles). En fonction du résultat de ces tests, des examens d’imagerie médicale permettront de préciser le diagnostic. Des consultations mémoire au sein des hôpitaux de l’APHP accueillent les malades d’Ile-de-France et leurs proches à tous les stades de la maladie, directement ou sur prescription médicale.
Mais d’autres techniques sont en développement pour pouvoir diagnostiquer plus rapidement et plus sûrement la maladie d’Alzheimer. Parmi elles, on peut citer :
– Les mesures volumétriques automatisées des densités tissulaires corticales en IRM (voxel-based morphometry, VBM) chez des patients présentant une démence de type Alzheimer. Cet examen mesure le volume des zones atrophiées par la maladie ;
– La recherche de protéines caractéristiques de la maladie (protéine TAU et protéines amyloïdes dans le liquide céphalo-rachidien obtenu par une ponction lombaire) ;
– De nouvelles techniques d’imagerie qui permettent de localiser non plus les conséquences de la maladie (atrophie de certaines zones cérébrales) mais la présence des plaques caractéristiques de la maladie.
Prendre en charge et demain, guérir ?
Actuellement, on ne dispose pas de traitement curatif de la maladie d’Alzheimer mais on peut retarder son évolution et son retentissement. “Ces traitements ont prouvé leur efficacité pour la cognition, pour l’autonomie, pour les troubles du comportement et permettent d’alléger la charge des aidants“ précise le Dr Sarrazin.
Mais actuellement, certaines pistes permettent d’envisager un jour la mise au point d’un traitement pour guérir de la maladie. Les plus grands espoirs résident aujourd’hui sur des médicaments (les inhibiteurs de la secrétase capables de réduire l’accumulation des protéines amyloïdes à l’origine de la maladie) et un vaccin qui consiste à susciter de la part de l’organisme la formation d’anticorps contre les protéines amyloïdes. Les essais de ces composés devraient bientôt reprendre à Bordeaux et Paris avec de nouveaux composés.
Au-delà du traitement, certains éléments de prévention sont aujourd’hui bien connus. “Le traitement de l’hypertension, du diabète, de l’hypercholestérolémie permettent de réduire le risque de développer la maladie d’Alzheimer. Tout comme la pratique d’une activité physique régulière, l’absence de dépression et la sociabilité“ conclut le Dr Sarrazin. Autant de facteurs bénéfiques pour la santé, que nous vous invitons à adopter dès aujourd’hui !
David BêmeSource : Conférence plénière – Salon Forme et santé – Jeudi 18 octobre 2007Click Here: camiseta river plate