Rohff et ses quatre fils : “Avec eux, je n’ai besoin de personne d’autre…”
C’est un entretien fleuve que Rohff a accordé à Libération, en kiosques ce samedi 29 décembre 2018, pour la sortie de son double album Surnaturel. Le rappeur de 41 ans évoque de nombreux sujets passionnants comme la concurrence dans le milieu du rap français, son souci d’authenticité, la prison aussi et ses quatre fils…
“Avant on charriait les bourgeois, on les appelait les fils à papa. Mais mes enfants sont des fils à papa. Ils vont au ski, à la mer, ils font du bateau, raconte Rohff. Mais attention, je les emmène dans des endroits stratégiques pour qu’ils fassent la part des choses. Tu imagines toi ? Ton fils ne voit que des lustres toute sa vie et demain tout s’arrête ? S’ils découvrent la précarité ? Ils vont sombrer dans la dépression.” Parmi ces “endroits stratégiques”, il y a le foyer malien de Vitry que le rappeur connaît bien.
Click Here: Cruzeiro soccer tracksuit
En vrai, ces moments-là… C’est la vie que j’ai toujours rêvé d’avoir.
Les quatre garçons de Rohff ont des mères différentes. Libération demande au rappeur comment il parvient à “construire une famille” dans ce contexte : “L’été dernier, on est partis un mois à Miami. À l’aéroport, ils avaient la même casquette, les mêmes sacs à dos pour que je sois sûr de ne pas en perdre un. C’était top. J’ai loué une villa, une grosse voiture. Papa et les quatre en mode scout, c’était terrible. Mais ils m’ont fatigué. C’est un boulot à plein temps, je dois gérer les egos. Le plus petit a dit aux autres : ‘Laissez mon père !’ Mais je suis leur père aux autres aussi. Ces souvenirs sont dingues. Quand je suis avec eux, je n’ai besoin de personne d’autre. En vrai, ces moments-là… C’est la vie que j’ai toujours rêvé d’avoir.“
En 2017, Rohff a été condamné à cinq ans de prison ferme pour “violences aggravées” à la suite d’un règlement de compte dans une boutique appartenant à Booba. Pour cette affaire, le rappeur a déjà fait de la détention en 2014. Il a fait appel de cette condamnation. Comment évoque-t-il ce sujet et le contenu de ses morceaux avec ses fils ? “Il y a la violence, la prison, la rue… Oui, parfois je dis des choses dures dans mes textes. Les mamans sont importantes pour expliquer certaines choses, comme la prison. La chance que j’aie, c’est qu’ils sont plutôt mangas, football. Ils n’écoutent pas vraiment du rap, ça leur paraît loin. Ils sont centrés sur l’école, c’est des intellos. On s’est fait un groupe WhatsApp. On se taquine, on se chambre. Ça aide peut-être à surmonter ces difficultés-là.“
Retrouvez l’intégralité de cette interview sur Libération.fr