Téléphones portables et tumeur cérébrale : une étude française établit un lien

April 28, 2020 Off By HotelSalesCareers

Les gros usagers de téléphones portables, qui ont accumulé au moins 900heures de communication l’oreille collée à leur cellulaire, ou qui ont passé plus de 18360 appels depuis qu’ils en possèdent un ont un risque accru de développer un gliome et/ou un méningiome (tumeurs du cerveau pouvant être malignes), selon une étude française publiée le 12 mai dans la revue “Occupational environnemental Medicine“¹.

L'usage excessif du téléphone portable multiplierait par 4 le risque de certaines tumeurs au cerveau.

Même si les champs électromagnétiques de radiofréquences ont été classés en 2011 comme potentiellement cancérogènes par le Centre International de Recherche sur le Cancer (CIRC)², il n’existe toujours pas de consensus à cet effet et nombreuses sont les études qui ont abouti à des résultats contradictoires.D’ailleurs, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) estimait dans un avis rendu public le 15 octobre 2013 qu’il était impossible de conclure à l’impact des ondes électromagnétiques sur la santé³ (voir

notre article sur le sujet).Jusqu’à 200 heures d’appels par mois !Une équipe française, dirigée par le Dr Gaëlle Coureau (Université Bordeaux Segalen, ISPED, Equipe Santé Travail Environnement), a analysé l’association entre l’usage du

téléphone mobile et l’apparition de deux types de

tumeurs cérébrales chez l’adulte, les

gliomes et les

méningiomes. Leur étude, baptisée CERENAT, a porté sur 1 339 personnes, dont 253 atteintes d’un gliome (et 504 contrôles pour cette tumeur) et 194 atteintes d’un méningiome (et 388 contrôles pour cette

néoplasie), diagnostiqués entre 2004 et 2006 dans quatre régions françaises (Gironde, Calvados, Manche, Hérault). Toutes ont été interrogées sur leurs habitudes en matière d’utilisation du téléphone portable : nombre et durée des appels passés et reçus, usage individuel ou partagé, utilisation d’un kit mains-libres, usage professionnel ou récréatif…Seuls 12 % des individus interrogés possédaient leur portable depuis au moins 10 ans ; les autres l’avaient depuis 5 à 9 ans (43 %) ou depuis moins de 4 ans (45 %). Par conséquent, la moitié d’entre eux avaient cumulé plus de 115 heures d’appels, mais d’importantes variations ont été observées avec des personnes ayant téléphoné jusqu’à 18 612 heures ! Même observation pour ce qui est de la durée mensuelle des appels, qui dépassait 2h45 pour la moitié des gens, et pouvant aller jusqu’à 200 heures !Les plus gros consommateurs étaient surtout agents commerciaux (33 %) ou directeurs des opérations (22 %). La moitié d’entre eux avaient cumulé plus de 1 925 heures d’appels, soit 54 minutes par jour, et certains jusqu’à 6h30 par jour.Utiliser son téléphone portable plus de 15 heures par mois quadruple le risque de tumeur au cerveauSi, globalement, l’usage modéré du téléphone portable ne semble pas augmenter le risque de développer un cancer du cerveau, un usage excessif semble l’être. En effet, les auteurs ont observé une association entre une durée cumulée excédant 896 heures d’appels et le risque de développer un gliome (risque multiplié par 2,33). Les personnes téléphonant plus de 15 heures par mois ont quant à elles un risque 4 fois plus élevé que les utilisateurs non réguliers.Il existe également un sur-risque de développer un méningiome chez les gros consommateurs de téléphone portable : le risque est ainsi doublé chez ceux qui téléphonent plus de 15 heures par mois et chez ceux qui ont téléphoné plus de 896 heures depuis qu’ils possèdent leur appareil.  Les auteurs ont par ailleurs constaté que ces associations entre l’usage du portable et le risque de tumeurs cérébrales étaient plus élevées chez les personnes utilisant leur portable en ville, ce qui contredit l’hypothèse selon laquelle les émissions de radiofréquences sont plus élevées dans les campagnes.Amélie Pelletier
Sources :
1.“

Mobile phone use and brain tumours in the CERENAT case-control study“, Coureau G, Bouvier G, Lebailly P, et al. Occup Environ Med. Published Online First 12 mai 2014 doi:10.1136/oemed-2013-101754 (résumé en ligne).2. “

Le CIRC classe les champs électromagnétiques de radiofréquences comme « peut-être cancérogènes pour l’homme »“, Communiqué de presse du CIRC, 31 mai 2011.3.

AVIS et rapport de l’Anses relatifs à la mise à jour de l’expertise « Radiofréquences et santé »Click Here: cheap nrl jerseys