Vaccin anti-HPV : le Gardasil 9 désormais disponible et remboursé à 65%
Déjà disponible dans plusieurs pays, le Gardasil 9, qui protège contre 9 types de papillomavirus humain arrive en France. Ce nouveau vaccin remplacera le vaccin existant qui protège contre 4 types de ces virus, augmentant ainsi la protection des filles vaccinées.
Le Gardasil 9 est désormais disponible en France et remplacera le vaccin actuel.
Sommaire
- Le Gardasil 9 remplace le précédent Gardasil
- Une arme de prévention supplémentaire
- Les craintes françaises concernant les vaccins
Gardasil 9 protège contre 9 types de papillomavirus humain (
HPV), soit 5 types viraux de plus que le
vaccin quadrivalent actuellement disponible. Ce nouveau vaccin au spectre plus large a été approuvé aux Etats-Unis en décembre 2014, et est disponible dans d’autres pays comme l’Allemagne ou l’Australie. Il vient d’arriver en France.Le Gardasil 9 remplace le précédent GardasilEn juin 2015, la Commission européenne a délivré une autorisation de mise sur le marché pour Gardasil 9, suite à l’avis favorable de l’Agence européenne du médicament (EMA)1. La décision européenne et basée sur les bénéfices démontrés de Gardasil 9 au cours de 5 études différentes, car il protège contre 9 types de papillomavirus humains, au lieu de 4 pour la version disponible actuellement. Ces études totalisent un effectif de 14 000 femmes âgées de 16 à 26 ans et environ 6 500 filles et garçons âgés de 9 à 15 ans. Le vaccin nonavalent vise à protéger contre 9 types de HPV (6,11,16,18,31,33,45,52,58), dont 5 à haut risque oncogène qui n’étaient pas couverts par la précédente version du vaccin Gardasil. Les génotypes de HPV couverts par la vaccination nonavalente sont impliqués chaque année dans près de 90% des cancers ano-génitaux et de 75 à 90% des lésions précancéreuses liés aux HPV, ainsi que 90% des
verrues génitales2. En septembre 2017, le vaccin Gardasil 9 a été évalué par la Haute Autorité de Santé. Elle reconnaissait son efficacité importante et sa bonne tolérance, proche de celle de Gardasil. Elle l’avait ainsi proposé au remboursement en lui attribuant un service médical rendu important. Dans son évaluation du progrès représenté par Gardasil 9 par rapport à Gardasil, la HAS constatait néanmoins que les génotypes 16 et 18, responsables des cancers du col de l’utérus les plus graves et les plus nombreux, sont déjà couverts par Gardasil. En conséquence, Gardasil 9 n’aura qu’un impact supplémentaire faible en vie réelle, la HAS lui a ainsi attribué une amélioration de service médical rendu 5 (absence de progrès)3. Aujourd’hui, ce vaccin est disponible en France suite à la recommandation générale rendue par le Haut Conseil de Santé Publique (HCSP)4 le 10 février 2017 qui stipule que chez les jeunes filles et les jeunes femmes non vaccinées antérieurement contre les infections à HPV, il est recommandé d’initier la vaccination par le vaccin nonavalent (celle ayant commencé à recevoir une dose du vaccin Gardasil quadrivalent doivent terminer le schéma vaccinal avec le même produit). Pour en savoir plus, découvrez le
schéma vaccinal de ces vaccins.Une arme de prévention supplémentaireEn France, selon les recommandations générales du calendrier vaccinal5, la vaccination HPV est préconisée pour toutes les jeunes filles de 11 à 14 ans et, dans le cadre de rattrapage vaccinal, pour les jeunes filles et jeunes femmes entre 15 et 19 ans révolus. La vaccination est d’autant plus efficace que les jeunes filles n’ont pas encore été exposées au risque d’infection par le HPV. Elle ne se substitue pas au dépistage des lésions précancéreuses et cancéreuses du col de l’utérus par le frottis cervico-utérin, y compris chez les femmes vaccinées, mais vient renforcer les mesures de prévention. En effet, à partir de 25 ans, toutes les jeunes femmes vaccinées ou non doivent continuer à bénéficier du dépistage selon les recommandations en vigueur.”On diagnostique plusieurs milliers de nouveaux cas de cancers anogénitaux chaque année en France, dont un grand nombre pourrait être évité. ces cancers peuvent engendrer des souffrances physiques et psychologiques terribles pour les personnes qui en sont victimes. Avec le dépistage du cancer du col de l’utérus, la vaccination représente un progrès considérable pour les jeunes générations – d’autant qu’il n’existe à ce jour aucun dépistage en routine pour les cancers de la vulve, du vagin et de l’anus. La vaccination HPV doit être à ce titre encouragée !” juge le Pr. J. Delotte, gynécologue, chef de Pôle Femme-Mère-Enfant au CHU de Nice6.Après dix années de vaccination dans les pays où un nombre important de jeunes filles sont vaccinées comme l’Australie ou l’Angleterre, le nombre de nouveaux cas de lésions précancéreuses du col de l’utérus ainsi que de verrues génitales a nettement diminué. Compte-tenu du temps de développement de ces cancers, l’efficacité préventive du vaccin sur le nombre de cancers et de décès liés au cancer du col de l’utérus reste à évaluer.Les craintes françaises concernant les vaccinsEn France, les craintes concernant les vaccins en général sont nombreuses. Le vaccin anti-HPV n’y échappe pas à ce phénomène : entre 2013 et 2014, une trentaine de plaintes ont été déposées contre le laboratoire MSD Vaccin, fabricant du Gardasil, pour des effets indésirables graves, notamment des maladies auto-immunes, attribués par les plaignantes à ce vaccin. Malgré le fait que ces plaintes ont été classées sans suite, une certaine méfiance s’est installée. En France, le taux de couverture vaccinale est l’un d’un des plus bas en Europe : moins de 20 % de la population cible est vaccinée alors que le Plan Cancer 2014-2019 fixe un objectif de 60 %7. Concernant le dépistage du cancer du col de l’utérus, on sait qu’à ce jour près d’une femme sur deux ne se fait pas dépister assez régulièrement, raison pour laquelle une organisation du dépistage va être mise en œuvre par l’Institut national du cancer (INCa) en 2018.Pourtant, de nombreuses études internationales ainsi qu’une vaste étude de l’ANSM (Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé) ont conclu que le nombre de maladies auto-immunes n’augmente pas chez les filles vaccinées8. Plus récemment, une analyse de 7 études cliniques incluant 23 000 personnes (femmes et hommes) âgés de 9 à 26 ans a rapporté des effets indésirables identiques à celui du précédent vaccin Gardasil : douleurs au site d’injection (70 à 90%)n, réactions systémiques à type de céphalées (10 à 20%), de fièvre (5 à 8%) et de nausées (2 à 5%)9.Le vaccin nonavalent Gardasil 9 est disponible en officine au prix de 135,68 € l’injection, remboursable par l’Assurance maladie au taux de 65%.Click Here: gws giants guernsey 2019